La fonction première de notre organisme est de s’adapter aux tensions que l’on accumule tout au long de notre existence.
Ces perturbations qui sont externes, liées à notre environnement (accident, mode de vie, stress, lieu de vie…) et internes (histoire de vie, alimentation, tensions psychiques enfouies…), peuvent créer des dysfonctions dans notre corps.
Le système autonome, qui gère les grandes fonctions de notre organisme, ne doit pas avoir d’impact pouvant le perturber. C’est pour cela que, via le système ostéo-articulaire et musculo-tendineux, notre corps essaie de trouver le meilleur équilibre pour que son fonctionnement soit optimum et sans symptôme.
A l’image d’un roseau qui s’adapte complètement au souffle du vent pour revenir dans sa position principale, notre organisme est en perpétuelle adaptation selon ses contraintes.
Malgré ses capacités incroyables, lorsque notre corps présente une multitude de tensions, il ne peut plus s’adapter et se déforme.
Une scoliose est une déformation permanente de la colonne vertébrale en trois dimensions. Cette déviation est due à une torsion des vertèbres survenant généralement dans l’enfance et s'amplifiant à la puberté.
La quasi totalité des scolioses est dite idiopathique, ce qui veut dire sans cause. Je pense que cela est inexact. Ne pas connaître l’origine de cette déviation, ne veut pas dire qu’il n’y en a pas !!!
Tout d’abord, il faut savoir qu'il n'existe pas d’être humain sans différenciation articulaire. Nous sommes toutes et tous « tordus » mais en adaptation pour fonctionner au mieux dans notre vie.
Mais tout comme le roseau sans eau qui casse, trop de tensions et de contraintes sur un enfant peuvent être responsables de l’apparition d’une déviation du rachis.
De multiples causes peuvent déclencher une scoliose :
1- De la naissance à la marche
L’un des premiers facteurs responsable de l'apparition d’une scoliose sont des contraintes sur le crâne de l’enfant lors de l’accouchement.
Un « gros » bébé, une station longue dans le bassin, l'utilisation de forceps ou ventouse, une poussée ventrale externe mécanique, toutes ces actions sur la tête du bébé, pourtant nécessaires au bon déroulement de sa naissance, peuvent être responsables du manque de mobilité des sutures des os du crâne de l’enfant.
Ses contraintes crâniennes peuvent, secondairement, lors de sa croissance, induire une déviation du rachis.
Ensuite, pendant les premiers mois jusqu’à la marche acquise de l’enfant, les chutes, les coups et les contraintes diverses sont multiples et potentiellement responsables de blocages articulaires.
Plus l’organisme de l’enfant porte des tensions, plus il est susceptible de déclarer des compensations types déviation du rachis, pied plat, cyphose, lordose…
2- Orthodontie
Comme nous l'avons vu précédemment, l'objectif de l'organisme est de s'adapter aux contraintes. Les perturbations de l'occlusion font partie de cette adaptation. Lors de la pose d'appareil dentaire, empêchant l'élasticité occlusale, il n'est pas rare de diagnostiquer secondairement l'apparition d'une déviation du rachis.
En effet, l'amplitude de déviation que les dents n'ont plus (car fixées par des appareils orthodontiques) se répercute sur une autre zone du corps soumise à la gravité : le rachis.
Une autre cause des troubles de croissance de la mâchoire inférieure chez l’enfant (induisant aussi des troubles de la statique) est de le placer en position assise quand il n’est pas encore en âge de s’y mettre !!! En effet, beaucoup de parents brûlent les étapes du développement psychomoteur de l’enfant et le place en position assise sans qu’il puisse s’y maintenir activement n’ayant pas encore développer ses muscles érecteurs du rachis (pour le maintien de la position assise).
Du coup, la mâchoire inférieure est sous l’action de la pesanteur et descend un peu induisant ainsi un retard de croissance par rapport à celle du haut.
Cette position assise précoce chez les nourrissons peut être aussi responsable de l’effondrement du rachis et de l’apparition des déviations au moment de la croissance extrême du rachis : la puberté.
3- Croissance et inégalité
Plus les contraintes articulaires et crâniennes sont présentes sur l'organisme de l’enfant, plus sa croissance va être inégale et nous allons voir apparaître, petit à petit des malpositions osseuses, des déformations du rachis types scoliose ou autre, des pieds plats : c’est l’organisme tout entier qui s’adapte à ces contraintes de vie afin de conserver un fonctionnement optimum de tous ses organes.
4- Puberté
La puberté est un tournant primordial et incontournable de l’enfant, qui subit un grand bouleversement hormonal avec une poussée de croissance importante de tout son corps et en particulier de son rachis.
Ce qui explique souvent l'apparition de scoliose à cette période car jusqu’à ce moment, son corps arrivait encore à gérer les contraintes mais soumis à tous ces bouleversements de croissance, il décompense.
Malheureusement, en plus de ces modifications importantes, il n’est pas rare de voir l’adolescent débuter un traitement orthodontique utilisant encore plus ses capacités d’adaptation. Cette situation peut induire une déviation scoliotique car l’enfant est bloqué entre ses contraintes, sa croissance et ses manques de mobilités du système occlusal qui doit gèrer en principe une partie de l'équilibre du corps.
Pour éviter d'ajouter des changements supplémentaires à l'adolescence, il est préférable de mettre en place de l’orthodontie fonctionnelle, qui est une méthode presque sans contrainte mécanique sur l'enfant, et qui peut être mise en place dès l'âge de 4/5 ans, période plus propice pour un résultat positif.
5- Psyché
Sur le versant psychique des phénomènes d'adaptation de l’organisme, il est décrit des méridiens d’acupuncture qui sont responsables de « tenir bon le mat » (le mat étant l’être humain).
Ces méridiens qui passent au niveau des muscles des pieds jusqu'à la tête sont dans la symbolique de « tenir bon, y arriver, ne pas lâcher » et sont décrits comme les haubans de notre organisme.
C’est pour cela que les personnes, ayant eu un vécu difficile, ont ces haubans (méridiens) tendus, provoquant secondairement, une compensation du système squelettique.
Il n’est pas rare d’observer chez une personne ayant beaucoup de choses à gérer, portant beaucoup de tensions de vie sur les épaules, de progressivement se voûter !
Traitement
En premier lieu, pour éviter ou diminuer l’apparition de déviations du rachis le seul mot est : la prévention.
Il ne faut pas attendre de diagnostiquer des perturbations ostéo-articulaires pour agir.
L’ostéopathie « complète » associant la libération de mobilité articulaire, la rééquilibration énergétique ainsi qu’une action de détente psycho-corporelle, est la bonne réponse contre l’apparition de déviations diverses dont les scolioses.
Quand la scoliose est avérée, l'association kinésithérapie et ostéopathie permet une prise en charge optimale pour éviter l'accélération du processus de décompensation.
Lorsqu’une déviation scoliotique est importante (au dessus de 25/28 degrés), la mise en place d’un corset de maintien pendant l’adolescence (croissance du rachis) est conseillée, associée à la kinésithérapie et à l'ostéopathie.
Il est aussi proposé, dans les grosses déviations pouvant toucher par la suite les organes internes, la chirurgie en fixant des tiges dans le dos, redressant et fixant mécaniquement la scoliose. Dans ces cas, les articulations au dessus et en dessous de la fixation doivent être surveillées attentivement pour contrôler si les contraintes qu’absorbaient la scoliose ne se répercutent pas.
Voici quelques conseils :